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Le petit colporteur
7 octobre 2012

Qu'est ce que le Petit Colporteur ?

Ce blog se veut être le journal de bord d'un passager qui traverse une époque où la culture et les arts semblent souffrants. Ce passager, c'est moi. Je viens de poser mes valises en Aquitaine, à Bordeaux, après avoir passé quelques années à Paris. Lorsque j'ai quitté Bordeaux en 2007 la situation du secteur culturel aquitain n'était pas brillant. La quasi totalité des structures du spectacle vivant souffraient d'un désengagement progressif et inexorable de l'état et des collectivités territoriales. Cette asphyxie de la profession avait démarré il y a bien plus longtemps et les artistes et techniciens du théâtre que j'ai pu rencontrer et avec qui j'ai pu travailler devaient déjà se satisfaire de peu, en sachant que la situation ne pouvait que s'aggraver.

 

Cinq ans après, le paysage culturel bordelais et aquitain semble avoir bien changé. Certains artisans qui s'illustraient comme des piliers de la profession ont remis leur tablier. Des compagnies ont disparu à cause d'épuisement. Les offres de certaines structures se resserrent. Les places sont plus rares. Un état qui n'a rien de bien surprenant. Révoltant néanmoins pour ceux qui ont connu des années fastes et qui se voient aujourd'hui avec des années d'expérience mais sans reconnaissance. Et quand je relis la charte des missions de service public pour le spectacle, datant de 1998, j'ai peine à croire que ce texte ait pu être élaboré par une ministre en concertation avec les collectivités territoriales puis envoyé par circulaire aux préfets. Ce texte a la teneur d'une utopie rédigée par des militants révolutionnaires. En s'appuyant sur le préambule de la Constitution française, sur le traité de Maastrich, sur le décret relatif aux attributions du ministre de la culture et sur les lois de décentralisation de 1982 et 1983, cette charte nous explique que l'engagement du pouvoir public pour l'art, la culture et le spectacle relève d'une conception et d'une exigence de la démocratie. S'ensuit une liste d'engagements qui résonne comme une succession de promesses creuses.

 

Le but recherché ici n'est pas de trouver des responsables, de blâmer ou condamner ceux qui ont délibérément ignoré ces promesses ou ceux qui n'ont pas eu le courage de les assumer. Le but est autre. Il s'agit pour moi de rendre compte de l'activité culturelle et plus précisément du spectacle vivant. Car il semblerait que dans ce chaos actuel il existe encore des artisans. Malgré les coups durs de ces dernières décennies, le spectacle bénéficie d'une force vive et d'une énergie qui semble inépuisable. Les artisans ont de nouveaux visages, utilisent de nouveaux modes de productions, s'arrangent comme ils peuvent pour survivre dans un contexte hostile.

 

La survivance de ces gens, de ces artistes, capables parfois de très grands sacrifices, est la preuve irréfutable qu'une société ne peut évoluer sans une forte énergie créative. Ces artistes, en recherche pour la plupart, fabriquent notre patrimoine de demain. Et si les pouvoirs publics ne parviennent plus aujourd'hui à leur consacrer la reconnaissance qui leur est due, nous avons tout lieu de croire que le temps rétablira ces ouvriers poètes.

 

Rendre hommage, d'une certaine manière, mais aussi être le témoin de cette activité en survivance, dans le bordelais et pour la région aquitaine, tel est l'objectif que je souhaite à ce blog. Toutes les contributions seront les bienvenues. La culture et le spectacle ne sont la propriété de personne et appartiennent à tous. Ils sont ce que nous en faisons et font ce que nous serons.

 

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